dimanche 1 mai 2016

voila l'été, voila l'été

Comme d'habitude, ce blog est l'expression de mes opinions personnelles, n'engage que moi et ça suffit déjà bien comme ça.
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Attention, lecteur, si tu n'est pas urgentiste mais patient, journaliste ou directeur d'hôpital voire d'ARS, cet article t'es également destiné.
Bientôt l'été, le retour du soleil, des jupes courtes en terrasse (ça, c'est pour que les contempteurs du sexisme en médecine me fassent de la pub) et des problèmes de liste de garde. Pourquoi, je vais vous le dire.
Cher patient, on ne va pas te le cacher très longtemps, toi qui entends parler de désert médical chez les généralistes toute l'année et qui compte aller aux urgences, il va falloir attendre. Et plus que d'habitude. C'est Michel qui va être content.
Il n'y a plus assez d'urgentistes dans beaucoup de services d'urgence. Et comme désormais, les médecins, ces petits bourgeois, veulent des vies de famille, des soirées, des week-ends et même des vacances cela pose un problème quand le service doit rester ouvert et apporter les mêmes garanties de sécurité avec une affluence qui ne baisse pas ou à peine. 

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Pendant que vous souffrirez, ils seront là.

Vous me direz comment ils faisaient avant? Ben avant, ils faisaient des doubles semaines pendant que les autres étaient en vacances en travaillant les lendemains de gardes. Mais à l'époque la médecine était un métier d'homme, des vrais et j'aurais bien donné la parole aux témoins de cette époque. Hélas, ils ne sont plus disponibles. 
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Par ailleurs, le temps de travail a scandaleusement diminué atteignant un quasi mi temps de 44 heures par semaine (je vous rassure, ils travaillent plus).
Du coup, l'urgentiste est devenu une denrée rare qu'on s’arrache à coup de viens chez moi, je te paierai mieux qu'à coté et tu travailleras moins. Autant vous dire que ça ne marche pas (parce qu'en fait c'est probablement pas un problème de salaire). Alors évidemment, il y a les intérimaires (dont j'ai déjà raconté les problèmes) mais vu le coup prohibitif, ce n'est pas une solution à long terme, d'autant plus que les propositions alléchantes ne font que vider nos services pour attirer nos urgentistes ailleurs (voire horreur, à l'étranger, ce qui prouve que ce problème n'est pas que français).
J'en profite pour digresser. Je reçois régulièrement des demandes de recruteurs pour me demander si je connais des urgentistes pour intégrer leur base de donnée pour faire de l'interim. Oui,chère madame (c'est toujours des dames qui m'écrivent), des urgentistes, j'en connais plein mais je les garde !
 

Y a t-il des solutions ? Pour cet été, je sais seulement que l'an dernier plusieurs services ont du fermer et que pour d'autres (dont celui dans lequel j'exerce) cela a été très compliqué, mais pour l'avenir... Il existe probablement des solutions sur l'attractivité de la médecine d'urgence, point extrêmement sensible de la nouvelle spécialité.
D'autres solutions, oui il y en a probablement comme avoir des infirmières formées et payées pour s'occuper des patients les moins lourds. Il faut peut être imaginer un moyen de réduire le nombre de services (je rappelle à tous les corporatistes qu'il s'agit d'un blog, humoristique mais sérieux, sur l'organisation des urgences et que son rôle est d'évoquer des solutions) ou de créer de nouvelles structures adaptées à la demande des patients, pouvant réaliser des examens complémentaires à la croisée de la médecine générale et de la médecine d'urgence comme il en existe quelques une dans le privé en France.
Bon j'arrête là car je vais encore avoir des ennuis. Et j'ai mal aux genoux.
Si tu es arrivé jusque là lecteur et que par hasard tu es urgentiste j'embauche encore et toujours. Viens chez nous, c'est évidemment mieux qu'ailleurs.









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